Et à la fin Hamlet meurt
Nicolas Hulot claque la porte du gouvernement Philippe. Glyphosate, énergie, chasse, le ministre de la transition écologique et solidaire aura avalé des couleuvres pendant 15 mois en laissant agiter son image par le président de la République.
“Je prends la décision de quitter le gouvernement”, a déclaré Nicolas Hulot, lors d’une interview en direct sur France Inter, après avoir confié qu’il se sentait “tout seul à la manœuvre” sur les enjeux environnementaux au sein du gouvernement.
“Nous faisons des petits pas, et la France en fait beaucoup plus que d’autres pays, mais est-ce que les petits pas suffisent… la réponse, elle est non”, a-t-il considéré.
Une décision qui semblait devenue inévitable : pratiquement dès sa nomination, des écologistes avaient critiqué la présence de Nicolas Hulot au gouvernement vu la politique du gouvernement, notamment en ce qui concerne le nucléaire.
“Je me surprends tous les jours à me résigner, à m’accommoder de petits pas”, a ajouté l’ex-présentateur d’”Ushuaïa”, espérant que sa démission pourrait provoquer un “sursaut”.
Bilan de son ministère : un énorme fiasco.
Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot a démissionné du gouvernement, mardi 28 août, considérant que son action n’avait pas permis de grandes avancées en matière environnementale. Retour sur le bilan contrasté d’un ancien militant de la défense de l’environnement devenu ministre.
Le ministre de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a démissionné mardi 28 août, n’acceptant plus de « se résigner » ni de « s’accommoder des petits pas » en matière de politique environnementale.
Bilan en demi-teinte de quinze mois d’action gouvernementale.
►Chasse
Contre l’avis de Nicolas Hulot, Emmanuel Macron a validé lundi 27 août la division par deux du prix du permis national de chasse et précisé les contours d’une plus vaste réforme qui inquiète les défenseurs des animaux.
►Loi alimentation
En décembre 2017, Nicolas Hulot boude la clôture des États généraux de l’alimentation, estimant que « le compte n’y est pas », avant de nuancer ses propos.
►Notre-Dame-des-Landes
L’abandon de la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes a été une victoire politique pour Nicolas Hulot. Il jugeait ce projet de « ruineux, inhumain et inutile ».
►Glyphosate
En novembre 2017, l’UE prolonge pour cinq ans la licence du glyphosate, herbicide accusé par certains de provoquer des cancers. Emmanuel Macron assure alors que la France reste déterminée à en sortir en trois ans, position défendue par Nicolas Hulot. Mais depuis, la possibilité de dérogations a été annoncée.
►Nucléaire
Nicolas Hulot a annoncé en novembre 2017 que la France ne teindrait pas l’objectif de ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % en 2025.
► Hydrocarbures
Le Parlement a adopté en décembre 2017 la loi, portée par Nicolas Hulot, sur la fin de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures en France d’ici à 2040. Mais des possibilités de dérogations lui sont reprochées.
►Bodiversité
Enclenchement de 90 mesures pour enrayer la disparition accélérée de la biodiversité.
► Qualité de l’air
Les plans d’action de Nicolas Hulot n’ont pas empêché le renvoi de la France devant la Cour européenne de justice pour non-respect en matière de qualité de l’air.
►Ceta
Malgré l’opposition de Nicolas Hulot, l’accord de libre-échange UE-Canada (Ceta), porteur d’inquiétudes environnementales et sanitaires, est entré en vigueur dans sa quasi-totalité.