Vous en avez marre de changer d’heure deux fois par an ? L’Union européenne veut le savoir. Elle a lancé une consultation en ligne pour évaluer l’efficacité du changement d’heure.
Pour ou contre le changement d’heure ? Encore une semaine pour voter
Le questionnaire en ligne est disponible jusqu’au 16 août prochain.
Avancer ou reculer ses montres et autres horloges, un geste que les Français font depuis 1975 et qui pourrait bien disparaître au sein de l’Union européenne.
Au mois de février, les parlementaires européens ont voté une résolution pour évaluer l’efficacité du mécanisme. En conséquence, la Commission Européenne a lancé une consultation en ligne pour recueillir l’avis des citoyens européens sur le changement d’heure. Le questionnaire est accessible jusqu’au 16 août.
Il est disponible « dans toutes langues européennes (sauf l’irlandais) », précise la Commission européenne.
Voilà quelques unes des questions posées par la Commission :
- Quelle est votre expérience globale du passage de l’heure d’hiver à l’heure d’été le dernier dimanche de mars et du passage de l’heure d’été à l’heure d’hiver le dernier dimanche d’octobre ?
- Préféreriez-vous conserver les dispositions actuelles ou supprimer le changement d’heure pour tous les États membres de l’UE ? Pour quelle raison ?
- Dans quelle mesure votre souhait de conserver ou de supprimer le changement d’heure vous semble important ?
- Si le changement d’heure devait être supprimé, quelle solution préféreriez-vous ?
Avant d’envoyer définitivement son avis, chaque personne dispose d’un espace libre d’expression. En 3.000 caractères maximum, le participant peut faire part de remarques supplémentaires.
Pour y répondre, rendez-vous sur le site de la Commission. Les résultats de l’enquête, ouverte aux particuliers comme aux professionnels, permettront d’évaluer la pertinence du maintien de l’heure d’été, ou de sa suppression.
Heure d’été ou heure d’hiver?
Il s’agit d’un questionnaire composé de cinq questions: souhaitez-vous conserver ou supprimer le changement d’heure? Êtes-vous plutôt heure d’été ou heure d’hiver?
Le questionnaire permet aussi d’exposer – ou non – ses motivations: économiques, internationales, santé, sécurité routière et même « loisirs en soirée »…
Une décision à l’unanimité
La consultation pourra permettre aux dirigeants des différents pays de se faire une idée de la volonté de leurs habitants: si elle est adoptée, la réforme du passage à l’heure d’été nécessitera l’accord unanime des pays de l’Union européenne.
Depuis 2001, le changement d’heure est harmonisé dans l’ensemble de l’UE.
Mais depuis plusieurs années, des études scientifiques suggèrent que ce décalage horaire perturbe le délicat rythme circadien du corps humain, provoquant des troubles du sommeil, et donc du stress et de la fatigue. Surtout chez les personnes âgées et les enfants.
Selon le ministère de la Transition écologique, le changement d’heure aurait néanmoins permis d’économiser 440 gigawattheures en éclairage en 2009, soit la consommation d’électricité d’environ 800.000 ménages. Grâce à ces économies, la France a ainsi évité l’émission de 44.000 tonnes de CO2, en considérant qu’un kWh consommé produit 100 grammes de CO2. Des économies qui pourraient encore s’accroître d’ici 2030 (évaluées à 80.000 tonnes de CO2) grâce à des gains en matière de chauffage, d’après l’étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) sur laquelle s’appuie le gouvernement (et qui date de 2010).
Mais les détracteurs de la mesure pointent au contraire le fait que les 440 gigawattheures d’économies représentent… moins de 1% de la consommation annuelle d’électricité en France.
Même constat au niveau européen, où un rapport de synthèse du Service de recherche du Parlement européen (EPRS) estime que les économies réalisées varient, en fonction des pays, entre 0,5% et 2,5% de la consommation annuelle de chacun des pays.
Des motivations nombreuses
Les changements brutaux d’horaires pourraient aussi augmenter le risque d’accidents de la route: selon la Sécurité routière, « les jours suivant le changement d’heure enregistrent un pic d’accidentalité de +40 % pour les piétons en fin de journée » au printemps.
Enfin, ce système serait « devenu obsolète », selon Karima Delli, eurodéputée écologiste française: des économies réelles, « il faut déduire la consommation accrue d’énergie due au chauffage le matin au moment du changement horaire et la consommation de carburant supplémentaire engendrée par l’augmentation possible du trafic le soir quand il fait plus clair », assure-t-elle.