Il s’agit d’une notion tellement commune, qu’on l’utilise souvent sans savoir de quoi on parle. La « croissance ». Oui, mais la croissance de quoi ?
La croissance désigne en fait la variation positive de la quantité de biens et services produits et échangés au sein d’une économie. Elle se mesure grâce au Produit Intérieur Brut (PIB), représentant la somme totale de ces biens et services échangés sur une période donnée.
Difficile à mesurer, notamment dans une économie où les services prennent de plus en plus de place, la croissance et son corollaire le PIB ne s’en sont pas moins imposés comme le couple le plus en vue de l’actualité économique de ces dernières décennies.
Tout cela a commencé au XVIIème siècle. L’idée dominante chez les économistes est alors que plus une société produit des biens et des services, plus elle augmente le confort de ses membres. Pour Adam Smith par exemple, la recherche de l’abondance par la production et le travail constitue le moyen de renforcer la cohésion sociale en accroissant les liens interindividuels. Emile Durkheim ne dira pas le contraire un siècle plus tard en reconnaissant à la division du travail un rôle de création de solidarité fonctionnelle : chacun a besoin de l’autre pour produire.
Le XIXème siècle voit augmenter d’un cran cette glorification de la production. Pour Hegel ou Marx, produire et consommer sont bien plus que des moyens d’augmenter la richesse d’une société. Travailler, inventer, produire, cela permet de s’accomplir, de transformer le monde et l’humanité.
Au XXème siècle, avec l’invention de la comptabilité nationale
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