Masque anti coronavirus FFP2 ?

Masque anti coronavirus : FFP2, fait maison avec un patron ou un tuto ?

Masque anti coronavirus : FFP2, fait maison avec un patron ou un tuto ?
© Masque « à bec de canard » / Pavel Kašák – Adobe Stock

Pour se protéger de l‘épidémie Covid-19, de nombreux Français décident de porter un masque de protection, acheté en pharmacie ou sur Internet. Or, le gouvernement ne cesse de marteler que le port du masque n’est pas utile en population générale et prive les personnes qui en ont réellement besoin : les soignants, les malades et les personnes qui ont été en contact avéré avec un malade. Autrement dit, les personnes qui ne se sentent pas malades n’ont aucun intérêt à porter un masque. Pour éviter une pénurie et laisser le stock de masques nécessaires aux personnes prioritaires et vraiment exposées à la maladie, il faut, depuis le 4 mars disposer d’une ordonnance pour pouvoir en acheter en pharmacie. Qui doit réellement en porter ? Quel masque est le plus efficace ? FFP2, FFP3, chirurgicaux… Comment faire la différence ? Comment le mettre et au bout de combien de temps le jeter ? Est-ce une bonne idée de fabriquer soi-même son masque en tissu ? Conseils d’un médecin hygiéniste.

Définition : qu’est-ce qu’un masque de protection ?

Le masque de protection, aussi appelé anti-virus, à usage médical« chirurgical », anatomique, type « bec de canard »… est un dispositif médical destiné à filtrer les bactéries et à éviter de contracter un virus, comme celui de la grippe ou toute autre maladie virale. « Mais pour être efficace, le masque doit être conforme à la norme française et européenne « NF EN 14683« . Ces masques sont généralement portés au bloc opératoire pour éviter d’abord que les bactéries de la bouche du chirurgien ne soient projetées sur plaie chirurgicale du patient, mais peuvent aussi être portés par le grand public pour se protéger des micro-organismes dans un contexte d’épidémie, comme la grippe par exemple« , indique le Dr Pierre Parneix, médecin hygiéniste et praticien hospitalier en Santé publique au CHU de Bordeaux et responsable du Centre d’appui à la prévention des infections associées au soins (CPIAS) de Nouvelle Aquitaine. Ces masques sont livrés aux pharmacies d’officine à partir du stock d’Etat via les grossistes répartiteurs et sont délivrés gratuitement aux patients, sur prescription médicale.

Pourquoi est-il si peu utilisé en France ?

« Porter un masque n’est pas une pratique culturelle en France. Au lieu de remercier les gens qui portent des masques car elles nous protègent de leurs virus, on a plutôt tendance à les juger comme « dangereuses ». C’est un regard qu’il faut vraiment changer ! Porter un masque, notamment en cas de grippe, est un très bon réflexe« , indique notre interlocuteur.

Quand mettre en masque : est-ce vraiment efficace ?

Une personne suspectée de présenter des symptômes d’infection respiratoire ou avérée malade peut porter un masque chirurgical pour protéger les autres de ses symptômes (à la maison, dans les lieux publics…). Le masque peut également servir dans un contexte de prévention de l’exposition au virus. Il a un « effet barrière » qui va empêcher le passage des particules bactériennes et virales. « Le mode de transmission du coronavirus est sensiblement le même que celui de la grippe, c’est-à-dire qu’il se transmet d’homme à homme lors de contacts rapprochés (se toucher ou se serrer la main par exemple) et par voie aérienne en toussant  ou en éternuant (gouttelettes de salive, postillons) » précise le médecin hygiéniste. Les masques ont donc un intérêt pour s’en protéger mais « n’ont aucun sens si on ne se lave pas les mains puisqu’en pratique on touche des surfaces contaminées » a rappelé le Pr Jérôme Salomon le 26 février 2020 au Sénat.

Pour tous les autres : inutile de porter un masque de protection. Le meilleur moyen de se prémunir contre le coronavirus est de respecter les gestes barrières : se laver les mains régulièrement et particulièrement après chaque sortie, utiliser du gel antibactérien s’il n’y a pas de point d’eau à proximité, éternuer et tousser dans son coude, se moucher avec un mouchoir à usage unique que l’on jette immédiatement, maintenir une distance de sécurité avec ses interlocuteurs d’au moins un mètre…

Les masques sont désormais réservés aux professionnels de santé et aux malades du coronavirus.

FFP2, FFP3, chirurgicaux : quelles différences et lequel choisir ?

Il existe plusieurs types de masque qui ont des niveaux de filtration variables. « Pour définir le niveau de filtration, on réalise un test avec un aérosol contenant des souches de staphylocoque doré« , explique le Dr Parneix. On distingue :

  • Les masques chirurgicaux de type I qui filtre 95% des bactéries et de type II qui filtre plus de 98% des bactéries. On distingue les masques de type 2 normaux et ceux de type R qui sont plus étanches et résistants aux projections. Dans le cas de l’épidémie de coronavirus, ce sont des masques chirurgicaux qui sont réservés aux malades ou aux personnes en contact avéré avec un malade.
  • Le masque de protection respiratoire (masque coque, canard, masque FFP2 ou FFP3) est un masque de sécurité avec un très haut niveau de filtration qui est utilisé en milieu de soins pour des agents infectieux comme celui de la tuberculose par exemple. Ce masque, qui pour être efficace doit avoir une forme adaptée au visage de la personne qui le porte, ne filtre plus uniquement des bactéries, mais également des aérosols. Il est réservé aux professionnels de la santé de toute la chaîne (transport sanitaire, pompiers, médecins libéraux, infirmiers…) et n’est pas à destination du grand public. « Cela n’a pas de sens d’en porter quand on est un citoyen, pour aller faire ses courses par exemple, souligne le Pr Salomon. Ce sont les gestes à risque qui contaminent du coronavirus : quand on intube un patient, quand on l’examine… »
différences masques de protection coronavirus
Les différents masques de protection 

Les masques normés sont réservés aux malades et aux professionnels de la santé de toute la chaîne (transport sanitaire, pompiers, médecins libéraux, infirmiers…)

Masque fait-maison en tissu : peut-on fabriquer son masque de protection ?

Évitez d’utiliser des masques en tissu, masques en papier, chiffons noués derrière la tête… Ils ne sont pas étanches et donc pas efficaces.

Les masques normés étant désormais réservés aux soignants et aux malades (suspectés ou testés), de nombreux tutoriels pour fabriquer son masque à la maison fleurissent sur Internet. Attention, l’efficacité de ces masques n’a pas été prouvée. Alors qu’en penser ? Les experts sont eux-mêmes partagés. Certains affirment que les masques fait-maison ne sont absolument pas efficaces, « faussement rassurants » et qu’ils ne protègent ni celui qui le porte ni son entourage. D’autres estiment que porter un masque artisanal est « mieux que rien ». Dans ce contexte, le Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble (en Isère) a proposé à son personnel soignant (qui n’est pas au contact de personnes atteintes du coronavirus, a tenu à ajouter l’établissement) un patron de couture pour fabriquer leur propre masque de protection. A contrario, les médecins du centre hospitalier de Strasbourg sont formels : « Nous n’acceptons pas ces masques qui ne sont pas utilisables en milieu hospitalier ni ailleurs, car ils ne procurent pas une protection certaine », indiquent-ils au Monde. La Société française d’hygiène hospitalière confirme, dans un avis du 14 mars, qu’il faut « éviter d’utiliser d’autres types d’écrans à la place des masques chirurgicaux (masques en tissu, masques en papier, chiffons noués derrière la tête) du fait de données scientifiques concernant leur efficacité (étanchéité) très rares ». Pour trancher, Olivier Véran, ministre de la Santé a « demandé aux autorités compétentes de nous rendre des avis sur la question« . Et de mettre en garde sur l’utilisation de ces protections homemade : elles ne sont, selon lui « pas l’alpha et l’omega de la protection« .

Quid des écharpes et des bandanas qu’on enroule autour de son visage ? On se croit protégé alors que non : ils filtrent certes les grosses poussières et le pollen par exemple, mais pas les virus qui sont des micro-organismes microscopiques (leur taille varie de 0.02 µm à 0.3 µm). Ils ne protègent donc pas du Covid-19.

Le masque est-il jetable ou réutilisable ?

Jetable. Le masque chirurgical anti-projection a une durée de vie de 3 à 4 heures. « Au-delà, il faut le jeter à la poubelle. Le masque est à usage unique et en aucun cas lavable ou réutilisable. Après chaque sortie, dès le retour à la maison, il ne faut pas le manipuler et le jeter car il est potentiellement contaminé« , prévient le Dr Parneix. Il ne faut donc pas réutiliser un masque dès lors qu’il a été manipulé et ôté du visage. Le masque de type FFP a quant à lui une durée de 8 heures.

Comment le mettre ?

Le masque de protection n’est efficace que s’il est bien porté. Les conseils du Dr Parneix pour le positionner correctement :

  • Porter le masque dans le bon sens. En général, la face colorée doit se trouver vers l’extérieur et non contre la bouche.
  • Le côté rembourré de la barrette nasale doit être placé sur la bosse du nez pour bien protéger le nez.
  • Préférer les masques avec des attaches élastiques plutôt que des lanières : le masque sera plus simple à enfiler.
  • Le masque doit être bien enveloppant et passer sous le menton pour bien protéger la bouche et le nez.

Masque périmé : encore efficace ?

Soutenu par la direction générale de la Santé, le Ministère du Travail a autorisé, jeudi 26 mars 2020, l’usage de masque de protection (de type FFP2) périmé, à condition que la date de péremption ne dépasse pas 6 mois, et que « des consignes strictes sont respectées avant leur utilisation ». Ces masques périmés doivent :

  • « Avoir été stockés dans les conditions de conservation conformes à celles prévues par le fabricant ou le distributeur ».
  • « Avoir fait l’objet de quatre tests successifs » avant leur utilisation. Ces tests ont pour but de vérifier l’intégrité des conditionnements, l’apparence (la couleur d’origine), la solidité des élastiques et de la barrette nasale de maintien du masque, et l’ajustement du masque sur le visage.

Le masque chirurgical ou anatomique a une durée de vie de 3 heures. On le jette après.

Achat : pharmacie, internet, sur ordonnance ?

Il vaut mieux acheter un masque chirurgical en parapharmacie ou en pharmacie que sur Internet pour deux raisons : avoir la garantie que le masque soit bien conforme à la norme NF EN 14683 et pouvoir bénéficier des conseils du pharmacien, notamment sur le port du masque. « Évitez de vous procurer des masques chirurgicaux sur Internet sans la mention NF EN 14683 car on n’est jamais sûr de leur efficacité« , conclut l’expert. De plus, en cas d’épidémie, certains vendeurs en profitent pour gonfler les prix des masques sans en garantir la qualité. Il faut donc rester vigilant et privilégier le circuit pharmaceutique.

A noter :  à partir du 4 mars 2020, et dans le cadre de l’épidémie de coronavirus, la délivrance de masques en pharmacie est soumise à prescription médicale pour le grand public et sinon réservée aux professionnels de santé.

Les masques anti-virus sur Amazon

Sur Internet et en particulier sur cet immense supermarché en ligne qu’est Amazon, les masques de protection, FFP1, FFP2 ou même FFP3, sont toujours disponibles chez certains marchands. Attention en revanche, certains commentaires font état de matériels abîmés, de retards voire d’absence de livraison, ou de mélanges de différentes marques à l’intérieur d’une même commande. D’autres marchands tirent parti de l’anxiété causée par le coronavirus pour afficher « masque anti-virus », ou « masque anti-coronavirus », alors que ces masques ne sont pas différents des autres. Enfin, les prix -n’étant pas réglementés- se sont envolés de façon scandaleuse. Si vous souhaitez néanmoins vous procurer des masques en ligne, vérifiez les normes affichées et n’hésitez pas à exiger le remboursement en cas de produit non reçu ou non conforme à la commande.

Pénurie de masque : les stocks réquisitionnés pour les professionnels et les malades

Face à la prolifération du nouveau coronavirus en France, un décret a été publié mercredi 4 mars au Journal Officiel sur les réquisitions nécessaires des stocks de masque de protection pour les professionnels de santé et les patients malades. Sont ainsi réquisitionnés, jusqu’au 31 mai 2020 :

  • Les stocks de masques de protection respiratoire de type FFP2 détenus par toute personne morale de droit public ou de droit privé.
  • Les stocks de masques anti-projections détenus par les entreprises qui en assurent la fabrication ou la distribution.

Les masques de protection respiratoire de type FFP2 et les masques anti-projections produits entre la publication du présent décret et le 31 mai 2020 sont réquisitionnés, aux mêmes fins, jusqu’à cette date.

Merci à Marie Claire 

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