L’Épiphanie, qui clôt les festivités de Noël, se fête normalement le 6 janvier. Cependant, cette date n’étant pas fériée, il est d’usage de fêter l’Épiphanie autour d’une galette des rois le dimanche précédent ou suivant le 6 janvier.
Lorsqu’on fête l’Epiphanie, la tradition veut que l’on « tire les Rois ». Il s’agit de partager une pâtisserie dans laquelle est cachée une fève. C’est un enfant caché sous la table, le plus jeune et donc le plus innocent, qui doit procéder au partage, afin d’éliminer toute forme de tricherie. La personne qui tombe sur la fève est sacrée Roi ou Reine et doit porter la couronne.
La pâtisserie que l’on déguste à cette occasion est généralement une galette de pâte feuilletée fourrée à la frangipane, à la confiture ou encore au chocolat. Cependant, si la galette est très répandue en France, c’est le gâteau des rois qui est le plus ancien des gâteaux de l’Épiphanie. Cette superbe brioche en forme de couronne et garnie de fruits confits continue d’avoir ses adeptes dans le sud de la France.
Tout le mois de janvier !
D’après l’usage, celui ou celle qui trouve la fève a le choix entre offrir à boire à l’assemblée (du vin mousseux ou du champagne) ou être la personne suivante à offrir la galette ou le gâteau des Rois à son domicile ! Cela permet ainsi de multiplier ces moments conviviaux durant tout le mois de janvier !
Bonne fête Tiphaine !
Il faut savoir que le 6 janvier est également la fête des « Tiphaine » et « Tiffany ». Ces prénoms dérivent en effet du mot « Théophanie », employé également pour désigner l’Epiphanie. L’étymologie de ces deux mots renvoie à la manifestation de Dieu, à la présence révélée.
Découvrons l’histoire qui est à l’origine de cette fête.
Tradition chrétienne
L’histoire des Rois Mages nous est connue par l’Évangile selon Saint Matthieu, mais aussi par des ajouts ultérieurs qui montrent bien le succès rencontré par ce récit. L’Évangile selon Saint Matthieu raconte qu’au moment de la naissance de Jésus, des Sages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent à voir le roi des Juifs dont la naissance leur avait été annoncée par un astre.
Le roi Hérode apprit la nouvelle de leur venue et s’inquiéta de la prédiction révélée par ces Mages. En effet, Hérode redoutait la concurrence de ce roi des Juifs qu’on lui annonçait. Il s’enquit auprès des prêtres du lieu où devait arriver la naissance de cet enfant. Ceux-ci ayant déclaré que ce lieu devait être Bethléem, Hérode y envoya les mages en leur demandant de l’avertir dès qu’ils l’auraient trouvé. Les Sages se mirent donc en route vers Bethléem et virent à nouveau l’astre d’Orient qui les guida jusqu’à la crèche. Là, ils trouvèrent l’enfant Jésus, se prosternèrent devant lui et lui offrirent en cadeau de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Puis, ayant été avertis en songe des intentions criminelles du roi Hérode, ils repartirent sans l’avertir de leur découverte.
Au fil du temps, des écrits et des traditions populaires donnèrent de l’épaisseur à ces personnages venus d’Orient. Ainsi, d’Hommes Sages, ils devinrent des rois, répondant aux noms de Melchior, Gaspard et Balthazar… On leur attribua même au XVIème siècle une couleur de peau différente pour chacun : blanche pour Melchior, noire pour Balthazar et jaune pour Gaspard.
D’après les scientifiques
L’histoire des mages exerce depuis longtemps une grande fascination sur les théologiens mais aussi les scientifiques qui ont tenté d’en savoir un peu plus sur cet épisode biblique mystérieux. Ainsi, l’astre qui guida les mages fait l’objet de nombreuses hypothèses : il pourrait s’agir de la comète de Halley, ou encore d’une nova. Quant aux mages, ils pourraient être des astrologues qu’un phénomène céleste exceptionnel aurait attirés vers la Judée.
Les rois mages et la crèche
On commence généralement à installer la crèche de Noël au moment de l’Avent, c’est-à-dire le 4ème dimanche précédant Noël. Cependant les personnages des rois mages doivent être positionnés loin de l’étable, puis rapprochés de la crèche au fur et à mesure que l’Épiphanie approche. Enfin, le jour des rois est le moment de les placer devant l’enfant Jésus… avant d’attaquer la galette !
« Es-tu plutôt frangipane ou plutôt chocolat ? Plutôt galette ou plutôt brioche ? Quoiqu’il en soit, régale-toi. Joyeuse Epiphanie et bonne chance pour trouver la fève !
« J’aime la galette, savez-vous comment ?
Quand elle est bien faite : avec du beurre dedans !
«
Pour finir sur une note musicale et culturelle, voici le texte d’une chanson de l’Epiphanie, en ancien français, que l’on chante sur l’air de « La marche des rois mages », de Georges Bizet.
« De bon matin j’ai rencontré le train,
De trois grands Rois qui allaient en voyage,
De bon matin j’ai rencontré le train,
De trois grands Rois dessus le grand chemin.
Venaient d’abord des gardes du corps,
Des gens armés avec trente petits pages,
Venaient d’abord des gardes du corps,
Des gens armés dessus leurs just’au corps.
Puis sur un char, parmi les étendards,
Venaient trois rois modestes comme d’anges,
Puis sur un char, parmi les étendards,
C’est Melchior, Balthazar et Gaspard.
L’étoile luit qui les Rois conduit,
Par longs chemins devant une pauvre étable,
L’étoile luit qui les Rois conduit,
Par longs chemins devant l’humble réduit.
Au fils de Dieu qui est né en ces lieux,
Ils viennent tous présenter leurs hommages,
Au fils de Dieu qui est né en ces lieux,
Ils viennent tous présenter leurs doux voeux.
Or, myrrhe, encens sont les beaux présents,
Qu’ils ont porté à cet Enfant adorable,
Or, myrrhe, encens sont les beaux présents,
Qu’ils ont porté à ce divin Enfant. »