Même si leur durée de vie est courte, six mois, les frelons asiatiques sont la plaie des ruches et le cauchemar des apiculteurs. En dehors de leur destruction par des professionnels, reste une solution : le piégeage. Pour quelle efficacité?
L’histoire a retenu que le frelon asiatique est arrivé en Europe en 2004. Passager clandestin dans une poterie en provenance de Shanghaï en Chine, il a débarqué au port de Bordeaux en Gironde et n’a pas demandé son reste pour disparaitre dans la nature et coloniser l’espace national.
Cette espèce invasive qui se propage très rapidement, se nourrit essentiellement d’abeilles ce qui met en péril notre écosystème. Il est donc nécessaire d’y prêter attention et d’apprendre à le connaître et à le reconnaître afin de mettre en place des moyens de lutte en attendant que la nature trouve son propre équilibre.
Connaître et reconnaître le frelon asiatique
Il est important de savoir reconnaître le frelon asiatique parmi tous les autres insectes pouvant lui ressembler. En effet, éliminer ces derniers serait contre-productif et nuirait à la préservation de notre biodiversité.
Quelques éléments caractéristiques sont faciles à observer pour ne pas se tromper. Le frelon asiatique est:
- beaucoup plus gros qu’une abeille ou une guêpe
- Lorsqu’une abeille mesure 15 mm et pèse cinq centièmes de gramme, le frelon asiatique est un colosse. Il fait 3 cm et pèse six grammes. Sans oublier son dard qui peut atteindre six millimètres.
- beaucoup plus sombre qu’un frelon européen, il est reconnaissable à son abdomen noir strié de bandes jaunes.
C’est un redoutable prédateur.
Arrivés sur une ruche, cette armée de géants a vite fait de décapiter des centaines d’abeilles. C’est l’hécatombe. Avides de chair faîche, ils récupèrent les abdomens de leurs adversaires, riches en protéine qui vont servir à nourrir leurs propres larves. Stressées, les abeilles n’osent plus quitter leurs ruches pour aller butiner. Conséquence, la production de miel chute.
Son nid secondaire se reconnaît facilement. Il est beaucoup plus gros que les autres, se situe généralement en hauteur dans les arbres et a une ouverture sur le côté. Les guêpes et les frelons européens préfère quant à eux les endroits abrités, les recoins, les creux et fabriquent une ouverture dans leur nid par le dessous.
La détection des nids « primaires »
Les reines fondatrices, qui survivent à l’hiver en se cachant dans des endroits protégés des basses températures, profitent du printemps pour constituer un nid « primaire » souvent localisé dans des lieux abrités (abri de jardin, encadrement de porte ou de fenêtre, grange, buisson fleuri, etc…). Elles y pondent quelques œufs et font grandir leurs premières larves afin d’avoir des ouvrières capables de les aider à constituer leur nid secondaire aux environs du mois de juin. Ce sont ces nids secondaires que nous voyons apparaître au sommet des arbres. Ils abritent environ 2000 individus chacun et se vident de leurs habitants à l’automne, au départ des nouvelles reines qui s’envolent donner naissance à de nouvelles colonies. Les ouvrières, quant à elles, ne survivent pas à l’hiver et les anciens nids sont rarement réutilisés d’une année sur l’autre.
Pour en savoir plus sur le frelon asiatique, son cycle de vie et sa reconnaissance, téléchargez le dépliant de la FDGDON.
L’observation attentive de votre jardin pour détecter les nids « primaires » est donc importante. En effet, leur élimination est relativement facile étant donné qu’en début de saison, la reine y est seule avec ses larves. A ce stade, les nids sont généralement assez accessibles et une méthode mécanique (écrasement, enfermement, aspiration), peut convenir à leur destruction qui devra avoir lieu la nuit (les frelons asiatiques sont des insectes diurnes).
Le piégeage
Mettre en place des pièges à frelons asiatiques au printemps permet d’éliminer un certain nombre de reines fondatrices et donc de limiter leur propagation. La période recommandée pour leur mise en place sont les mois d’avril-mai (variable selon les années). En effet, avant cela, les reines se battent entre elles pour fonder leur nid et 95% d’entre elles ne survivront pas à ces combats. Après cette période, ils risqueraient de nuire à d’autres insectes.
Pour fabriquer un piège à guêpes, coupez en deux par le milieu une bouteille d’eau vidée en plastique. Versez 1/3 de sirop, 1/3 de bière brune et 1/3 de vin blanc dans le fond de la bouteille. Secouez pour bien mélanger.
Ce dernier breuvage est un repoussoir pour les abeilles.
A la difference des frelons qui sont avides de cette mixture, Ils s’y jettent goulûment et adorent l’alcool. Notamment l’hydromel, 12 ou 15 ans d’âge.
Enfoncez la partie du goulot à l’envers, de façon à faire entonnoir, dans l’autre partie.
Puis placez les pièges ou vous le désirez.
Les pièges doivent impérativement être sélectifs et être relevés régulièrement afin de libérer les autres insectes pour ne pas nuire à la biodiversité.
Téléchargez le plan de fabrication de votre piège à frelons asiatiques
La piqure de frelon attention danger
La piqûre d’un frelon n’est pas plus dangereuse que celle d’une guêpe ou d’une abeille, sauf si la personne piquée, déclenche une réaction allergique : rougeur, douleur et gonflement. Une seule piqûre suffit alors à provoquer un état de choc qui, sans traitement rapide par injection d’adrénaline, peut entraîner la mort.
Exige également une intervention d’urgence, une piqure de frelon au niveau de l’œil ou de la bouche ou de la gorge. Et si la réaction entraine un gonflement de la gorge, des paupières, des vomissements, des maux de tête, des difficultés respiratoires, des diarrhées, une chute de tension et une perte de connaissance, une hospitalisation en urgence s’impose.
En France la plupart des attaques de frelons ont eu lieu à proximité de nids décrochés ou détruits, accidentellement ou non, lors de travaux de jardinage ou d’entretien d’espaces verts. Si on ne les dérange pas, si on ne les effraie pas par des gestes brusques, les frelons ne sont jamais agressifs envers l’homme. En revanche si son nid est attaqué le frelon asiatique attaquera à plusieurs reprises celui qui semble le menacer.
Evitez les frelons
– Un frelon dans la maison
Ne vous affolez pas, ne cherchez pas à le faire sortir, ouvrez la fenêtre, éteignez la lumière de la pièce et allumez les lumières extérieures. Le frelon attiré par la lumière partira.
Un frelon au-dessus de la table un soir d’été
Sans aucune précipitation déplacez une bougie loin de vous et éteignez celles de la table.
Dehors examinez régulièrement :
– L’entrée des abris extérieurs.
Des bruits ou vibrations peuvent indiquer la présence d’un nid de frelons.
– Les haies et les massifs
– avant de tailler une haie ou tondre, tapoter le feuillage avec le manche du râteau
Le frelon qui fait peur à beaucoup est pourtant peu agressif. Il n’attaque et ne distille son venin uniquement quand il se sent menacé. A moins de s’agiter ou de déranger un nid le risque d’être piqué est pratiquement inexistant. C’est sans doute sa taille conséquente et le bruit de son vol qui nous effraient. La piqure d’un frelon a également la réputation d’être profonde et très douloureuse.
Que faire en cas de détection de nid ?
Si vous constatez la présence d’un nid de frelons asiatiques, inutile d’en avoir peur. Vous ne courrez pas de risque particulier si vous ne vous en approchez pas.
Il n’est pas question de vous débarrasser vous-même d’un nid de frelons asiatiques. Contactez votre Mairie qui vous indiquera la marche à suivre afin de faire éliminer votre nid par un professionnel.