Dans un article précédent du Haut Parleur nous vous avions présenté la cohabitation qui s’est installée sur les hauteurs de Montmorency entre les résidents et les sangliers.
Alors que des coups de fusils ont retenti cette semaine à quelques mètres des habitations de la résidence La Fontaine, voici un sinistre fait divers qui a ému de nombreux internautes.
L es faits se sont déroulés samedi 21 octobre lorsqu’un cerf a été abattu par un chasseur dans un jardin d’une propriété privé dans l’Oise. Filmée, la scène a déclenché une pétition et le chasseur a reçu des menaces de mort.
Samedi 21 octobre, une chasse à courre (chasse avec une meute de chiens) s’est terminée d’une bien triste manière à Lacroix-Saint-Ouen dans l’Oise. Traqué, un cerf a trouvé refuge dans une propriété privée.
Chassé par la Futaie des amis, un cerf s’était réfugié dans un jardin de Lacroix-Saint-Ouen, où il a été abattu par le maître d’équipage, Alain Drach
Il a ensuite été abattu alors que les propriétaires n’étaient pas présents sur les lieux.Filmée par des membres d’un collectif anti-chasse, la scène a provoqué l’émoi chez les riverains qui s’étaient rassemblés autour de la maison.
Le cerf a été abattu selon les règles du droit de suite qui permet aux chasseurs d’abattre un animal s’ils ont eu l’accord du propriétaire des lieux. C’est là que ça coince.
« J’ai dit que je ne voulais pas que l’animal soit tué »
Selon les gendarmes, « la propriétaire a donné son accord pour que les chasseurs exercent leur droit de suite ». En clair, pour que l’animal soit tué. La propriétaire a contredit la version des militaires expliquant ne pas avoir donné une telle autorisation. « Ils m’ont appelé en m’informant qu’un cerf était bloqué dans la descente de mon garage, j’ai dit que je ne voulais pas que l’animal soit tué. Ils m’ont répondu ‘de toute façon, quand les propriétaires ne sont pas là, les chasseurs ont un droit de suite’« .
Les militaires ont reconnu qu’il y avait « peut-être eu ambiguïté sur ce qu’impliquait potentiellement le droit de suite » et une enquête a été ouverte par le parquet de Compiègne. De son côté, le maire de la commune a affirmé vouloir « saisir le procureur et le préfet pour avoir une enquête approfondie« . Selon ses dires, un arrêté municipal pris en 2006 interdisait la chasse à courre sur le territoire de la commune.
Insultes et menaces de mort
Le chasseur s’est défendu en évoquant le caractère dangereux de l’animal. Selon la Fédération départementale des chasseurs de l’Oise, il avait « la volonté de gracier l’animal et a tenté de le faire sortir ». Depuis les faits, il aurait reçu 500 messages d’insultes et 150 menaces de morts.
Dans le camp adverse, c’est l’indignation. Laurence Parisot, ex-patronne du Medef, a demandé à Nicolas Hulot, l’interdiction de la chasse à courre.
De nombreux autres internautes se sont émus des images sur les réseaux sociaux. Partagée sur la page Facebook « Anymal », association créée par Rémi Gaillard pour la défense et la protection des animaux, la vidéo du cerf abattu a été partagée près de 45 000 fois.
Le Montpelliérain s’en est pris directement au chasseur dans un montage photo où il s’affiche, déguisé en cerf, en train de coller des affiches pour retrouver ce dernier.
En quelques jours, une pétition, lancée sur le site change.org, a recueilli plus de 80 000 signatures.
Christian DIDIER
@ch_didier
Faut-il abolir la chasse à courre?
Ce tragique fait divers, la mort d’un cerf dans une propriété privée par des chasseurs relance le débat.
La scène, suivie par les riverains, a suscité une très vive émotion… ainsi que sur les réseaux sociaux. Les chasseurs disent avoir reçu 150 menaces de mort et ont porté plainte. Les anti-chasse, eux, contestent la méthode autant que la chasse à courre en elle-même. Les propriétaires du terrain sur lequel l’animal a été tué ont indiqué n’avoir jamais donné leur accord. Afin de marquer le coup, la Société de Vénerie vient de priver l’équipage mis en cause de chasse pendant 1 mois. Une sanction trop faible selon bon nombre d’internautes.
La chasse à courre est interdite en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Belgique, mais toujours pratiquée au Canada, aux États-Unis et en Australie. Outre quelques propositions de lois, comme en 2005 par des députés UMP et en 2013 par leurs homologues Verts, l’abolition de la vènerie n’a jamais été sérieusement à l’ordre du jour en France. Les militants espèrent que la forte mobilisation et l’onde de choc provoquée par les événements des derniers jours changent la donne.
quelle honte!