Certains Français sont moins égaux que d’autres, surtout en matière de retraite. Un rapport du conseil d’Orientation des Retraites (COR), publié le 27 mai, fait le point sur « Les évolutions des âges de départ à la retraite dans les principaux régimes ».
Comme l’on pouvait s’y attendre, il en ressort une disparité considérable entre les régimes spéciaux du secteur public d’une part, et les régimes du privé de l’autre :
L’âge moyen des nouveaux retraités varie entre 55 ans environ dans certains régimes spéciaux de salariés (régimes des salariés de la RATP et de la SNCF, régime minier, ou encore régime des industries électriques et gazières) et un peu plus de 64 ans dans les régimes des professions libérales (CNAVPL et CNBF) .
Non seulement les salariés des entreprises électriques et gazières, de la SNCF et de la RATP peuvent liquider leurs droits plus tôt (50 ou 55 ans aujourd’hui), mais pour eux la réforme n’entrera en application qu’en 2017. Et ce n’est qu’en 2023 que l’âge de départ minimal légal sera fixé pour eux à 57 ou 52 – soit entre 5 et 10 ans avant les salariés du régime général !
L’âge de départ légal est également précoce pour les fonctionnaires, d’Etat, territoriaux ou hospitaliers, surtout lorsqu’ils sont classés en catégorie dite « active » (1), ce qui était le cas, en 2012, de 165 000 fonctionnaires dans la fonction publique d’Etat, 507 000 dans la fonction publique hospitalière et entre 90 000 et 180 000 dans la fonction publique territoriale (estimation » à la louche » allant du simple au double !). En 2012, 27 % des pensions de retraite des fonctionnaires (les trois fonctions publiques réunies) ont été liquidées au bénéfice de la catégorie « active » (2).
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