«Le Joueur d’échecs». Ce bijou narratif que l’on dévore comme un polar, raconte la rencontre, sur un paquebot, d’un champion du monde d’échecs inculte et retors et d’un aristocrate aussi mystérieux que redoutable qui a réussi, grâce aux échecs, à résister à la barbarie nazie durant son incarcération. Qui sortira vainqueur de cette confrontation improbable et à quel prix ? C’était un pari risqué de traduire au théâtre le chef-d’œuvre de Stefan Zweig. Yves Kerboul, metteur en scène, en propose une adaptation lumineuse et angoissante, portée par André Salzet, impeccable de justesse et d’émotion.
André Salzet, impeccable de justesse et d’émotion.
En costume de lin et écharpe de soie blanche, canne et panama, il surprend tout au long de cette pièce découpée au scalpel. Il tire sur les fils de l’histoire pour mieux nous «embobiner» et se glisse dans la peau de tous les personnages en leur donnant corps et voix avec une aisance féline et sobre. Il nous prend en otage en nous faisant vivre au plus près, un suspense insoutenable qui joue avec l’horreur latente de l’égarement jusqu’au dénouement. Une interprétation saluée par une critique unanime, de Télérama au Monde, de France Culture au Journal du Dimanche. L’œuvre de Stefan Zweig, écrite pendant les heures sombres du nazisme, est une allégorie du pouvoir, de la résistance. Un thème d’une rare modernité, sublimé par l’interprétation majuscule de la Compagnie Carpe Diem, qui l’a jouée à Paris et dans toute la France.
En voici un extrait :
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