Aïe Aïe Aïe ! Alors que sa cote de popularité avait repris de la vigueur depuis son comportement jugé exemplaire lors des attentats de début janvier, François Hollande reprend le toboggan dans l’autre sens.
Et la descente est sévère, puisqu’il perd 6 points, pour chuter à 23 % de Français qui lui font confiance, dans le baromètre CSA pour « Les Echos » et Radio Classique. A la veille d’un congrès du PS où une majorité de militants doutent encore de la pertinence du « socialisme de l’offre » qu’il incarne, cette dégringolade – la deuxième plus importante depuis le début du quinquennat – fait mauvais effet. La cause ? La réforme du collège et la hausse du chômage. Une courbe, elle, qui tutoie toujours les sommets.
Le président perd 6 points de confiance dans le baromètre CSA-«Les Echos». Il pâtit surtout du niveau du chômage et la réforme contestée du collège.
Une douche froide, pour ne pas dire glacée. Alors qu’il avait progressé pendant deux mois consécutif, notamment dans l’électorat de gauche, François Hollande dévisse dans le baromètre CSA pour « Les Echos » et Radio Classique. Le chef de l’Etat rechute de 6 points sur un mois. Moins d’un Français sur quatre (23%) a désormais « confiance » en lui pour « affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays ». C’est la baisse la plus forte enregistrée par le président depuis juin 2002 (il avait perdu 7 points le premier mois du quinquennat). Et la première fois depuis les attentats du mois de janvier qu’il retombe sous la barre des 25%. Le coup est rude. Il l’est aussi – dans une moindre mesure – pour Manuel Valls, dont la cote de confiance recule de 3 points, à 35%.
Le discours au Panthéon n’a rien changé
Le couple exécutif pâtit d’abord de l’annonce par le ministère du Travail, lundi, d’un bond spectaculaire du chômage au mois d’avril, en dépit des signes de reprise économique. « Le chiffre ravive le souvenir de la promesse non tenue sur l’inversion de la courbe du chômage et entretient le doute sur l’efficacité et même sur le bien-fondé de la politique économique menée », analyse Yves-Marie Cann, directeur en charge de l’opinion de CSA.
Dans ce contexte, le discours de François Hollande au Panthéon, décrit par son entourage comme un moment important, n’a rien changé. Au contraire, le sentiment qu’il a donné, aux Antilles puis de son meeting à Carcassonne , de partir déjà en campagne, semble avoir contribué à dégrader sa cote.
Najat Vallaud-Belkacem perd 6 points
S’y ajoute l’impact négatif, pour l’heure, de la réforme du collège . Un réforme qui a fait grincer des dents jusque dans la majorité, a été critiquée par une large proportion de Français mais sur laquelle le président s’est « fortement exposé », rappelle Yves-Marie Cann. Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Education, voit sa cote de popularité s’affaisser de 6 points en un mois à 34 %. C’est le recul le plus fort des membres du gouvernement testés, tous étant à la baisse ce mois-ci . Elle perd 4 points chez les sympathisants de gauche, 8 chez ceux du PS, 19 points parmi les jeunes et 15 chez les seuls étudiants.
De la même manière, François Hollande recule surtout chez les jeunes et dans les classes populaires. Le chef de l’Etat, qui a pourtant multiplié les appels du pied à leur attention ces dernières semaines, perd 9 points en un mois chez les moins de 25 ans, 10 chez les 25-34 ans. Il recule de 7 points chez les ouvriers et 4 chez les employés, alors qu’il reste stable chez les cadres et professions libérales. Plus « inquiétant », selon CSA, il reperd du terrain dans le noyau dur de son électorat. Il régresse de 4 points (à 65 %) chez les sympathisants socialistes. Et, surtout, de 8 points (à 54 %) parmi ses électeurs du premier tour de la présidentielle 2012. Chez ceux du second, la défiance l’emporte à nouveau, à 47 %.
Pas de quoi rassurer ses troupes, inquiètes, qui se raccrochent à sa « baraka » et espèrent qu’il trouvera enfin « la formule » pour rebondir. Ce jeudi, il a encore tenté d’envoyer des messages à la gauche en rendant une visite surprise à Gémenos, dans les Bouches-du-Rhône, aux anciens salariés de Fralib , devenue coopérative de production.
Source Les Echos