
Peu passionnantes, ces élections coûtent aux Français presque aussi cher que les présidentielles.
Problème : la facture, prévue à 85 millions d’euros dans le projet de loi de finances, devrait atteindre 156 millions… C’est beaucoup d’argent pour une élection qui n’a rassemblé que 44,8% de votants au premier tour en 2011. Et pour un échelon local que beaucoup voudraient, avec raison, supprimer…
Un coût de plus en plus élevé puisque les élections cantonales (aujourd’hui départementales) de 2001-2004 avaient été estimées à 115 millions d’euros et celles de 2008-2011 à 146 millions, selon le magazine Capital. Et si le nombre de cantons a été divisé par deux, le nombre de conseillers a lui également augmenté, passant de 4 035 élus à 4 108.
Sachant que le corps électoral était de 44,6 millions d’électeurs, le coût par Français s’élève donc à 3,50 euros voire à 3,70 euros si l’on retire les 2 millions de personnes (surtout à Paris) qui ne votaient pas. Pour rappel, la dernière élection présidentielle a engendré un coût de 4 euros par Français.
La facture aurait pu être réduite
La moitié des dépenses occasionnées pour l’organisation de cette élection départementale, à savoir plus de 150 millions d’euros, aura pour cause le remboursement des frais de propagande électorale. L’État prenant en effet la mise sous pli et l’affranchissement des enveloppes destinées aux domiciles des électeurs et, si le candidat a obtenu plus de 5% des voix, le remboursement du coût des documents partisans dans les enveloppes.
Pour pallier ces dépenses exorbitantes, le gouvernement avait proposé dans le projet de loi de finances de mettre fin à l’envoi aux domiciles des tracts au profit de leur diffusion sur le net. Une idée finalement abandonnée par les parlementaires qui ont argué d’un risque d’exclusion pour les personnes n’ayant pas accès à internet. Selon les chiffres contenus dans le projet, le budget alloué aux élections départementales devait s’établir à 85 millions d’euros, il aura donc presque doublé au final.
Quelques chiffres
Le coût de ces élections ne cesse d’augmenter
(coût des cantonales, aujourd’hui départementales)
– 114,8 millions d’euros pour la période 2001-2004
– 145,7 millions d’euros pour la période 2008-2011
– 156 millions d’euros en mars 2015 (estimation)
Des primes électorales dans les préfectures
Il s’agit du montant des primes versées aux agents de la préfecture pour l’organisation des élections.
– 1160 euros pour les municipales
– 630 euros pour la présidentielle
– 580 euros pour les cantonales
Deux fois moins de cantons… mais plus de conseillers
– 4 035 cantons avant, 2 054 aujourd’hui
– 4 035 élus avant, 4 108 aujourd’hui
Une note non négligeable à la charge des communes
(prix unitaire du petit matériel constaté en février 2015)
– 1 panneau électoral = 150 euros
– 1 urne : 140 euros
– 1 isoloir : 110 euros
La France détient le record absolu d’élus
(nombre d’élus pour 100 000 habitants)
– 935 élus en France
– 482 élus en Autriche
– 391 élus en Suède
– 43 élus en Irlande
– 38 élus au Royaume-Uni
Un des scrutins les plus chers de notre vie politique
(coût par électeur inscrit, lors des dernières élections)
– 2,48 euros pour les Européennes
– 2,86 euros pour les municipales
– 3,11 euros pour les régionales
– 3,50 euros pour les législatives)
– 3,75 euros pour les cantonales
– 4,04 euros pour la présidentielle
Montant des budget générés en 2013
– 74,1 milliards d’euros (dont 36,8 milliards pour l’aide sociale) par les conseils généraux
– 29,2 milliards d’euros par les conseils régionaux
Dette totale des départements en 2012
– 31,1 milliards d’euros
Nombre de Français favorables à la suppression des conseils généraux
– 39% en 2008
– 60% en 2015
( source magazine capital)
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