Scandale au Royaume-Uni, justice saisie en France, abattoirs en Roumanie, trader aux Pays-Bas…: l’affaire de la fraude présumée à la viande de cheval dans des plats cuisinés a pris samedi une dimension européenne, avec des soupçons qui se portent sur un fournisseur français …
Viande de cheval: des distributeurs français retirent leurs produits
Les principales enseignes de la grande distribution ont annoncé ce dimanche 10 février le retrait de la vente de nombreux produits surgelés, dans l’attente des résultats des enquêtes lancées en France, en Roumanie et au Royaume-Uni.
Des enquêtes ont été lancées au Royaume-Uni, en France et en Roumanie après la découverte de viande de cheval dans des lasagnes estampillées « viande de bœuf ». De leur côté, plusieurs distributeurs français ont annoncé dimanche 10 janvier le retrait de produits surgelés qui pourraient contenir de la viande de cheval au lieu de bœuf.
Conséquence directe du scandale de la viande de cheval dans les plats cuisinés, les amateurs de surgelés verront des rayons moins fournis que d’habitude dans leurs magasins habituels. Plus de lasagnes, ni de cannellonis surgelés, ni même de spaghettis bolognaise, de moussaka ou de hachis Parmentier… Les principales enseignes françaises de la grande distribution, dont Carrefour, Auchan ou encore Picard, ont décidé de ne plus vendre ces plats cuisinés jusqu’à nouvel ordre.
Tous attendent maintenant les résultats de l’enquête menée en France par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui a déjà permis de retracer le circuit complexe de commercialisation de la viande concernée.
Reste désormais à déterminer l’endroit où la fraude, où l’erreur de gestion des viandes, est survenu. Pour l’instant l’entreprise française Spanghero et les abattoirs roumains se renvoient la balle. De son côté, l’entreprise suédoise Findus, leader du surgelé en France, va déposer plainte contre X – en France.
Une affaire de fraude, plutôt qu’un problème sanitaire
Finalement, cette tromperie sur la marchandise relèverait surtout d’une logique financière et aurait rapporté plus de 300 000 euros, selon Benoît Hamon, ministre français en charge de la consommation. Le ministre dit d’ailleurs s’attendre à d’autres cas de fraudes en France.
Les sanctions prévues en cas de pratiques commerciales trompeuses, sont cependant, elles aussi, conséquentes : la peine peut aller jusqu’à deux ans de prison, en plus d’une amende pouvant atteindre 37 500 euros.
A la recherche du maillon faible
Chacun, dans ce scandale, se défausse sur le maillon suivant : la société Findus porte plainte contre le fabricant, Comigel, qui se retourne contre son fournisseur Spanghero, lequel déclare que le problème vient des abattoirs roumains. Ou bien de l’une des deux sociétés de traders qui sont aussi dans la boucle.
Depuis la vache folle et la tremblante du mouton, on pouvait croire que la question de la traçabilité était réglée.
Bien sûr, on a su très vite que la viande de cheval incriminée venait de Roumanie, et qu’elle ne présentait pas de danger pour la santé.
Pourtant, les contrôles imposés par la législation n’ont pas empêché que le consommateur trouve dans son assiette un autre produit que celui qu’il avait acheté.
L’association de consommateurs UFC-Que choisir, dénonce un désengagement des autorités publiques










