Le fair-play à l’honneur

Les JO, ce sont aussi de beaux gestes de fair-play.

En 1936, lors des Jeux de Berlin, sous les yeux de Hitler, le concours du saut en longueur est promis à l’Allemand Luz Long, un blond aux yeux bleus… Ce dernier a amélioré le record olympique lors du tour préliminaire. En finale, son principal challenger, l’Afro-Américain Jesse Owens, rate ses deux premiers essais. Luz Long s’approche alors de son rival : « Plutôt que de prendre des risques, lui dit-il en substance, ne saute pas trop près de la planche d’appel. Tu seras plus libéré et tu seras sûr de ne pas mordre la ligne ». Lors de sa 3e tentative, Jesse Owens suit le conseil de Luz Long et réalise un saut à 8,06 mètres, synonyme de médaille d’or. L’Allemand, qui doit se contenter de la 2e place, est le premier à féliciter la « perle noire », sans se soucier de la réaction de Hitler.

On se souviendra également des JO de Helsinki en 1952, durant lesquels deux sauteurs à la perche soviétiques juchent sur leurs épaules le pasteur américain Robert Richards, qui a terminé premier du concours devant eux. En pleine Guerre froide entre les deux super-puissances, ce geste a eu valeur de symbole.

Les Chariots de feu : remake de Paris 1924

Le film « Les Chariots de feu » relate l’histoire vraie de deux sprinteurs britanniques.

C’est l’un des plus grands films sur le sport : « Les Chariots de feu », réalisé par Hughes Hudson et sorti au cinéma en 1981.
Le long métrage revient sur le destin croisé de deux athlètes britanniques,Harold Abrahams et Eric Liddell, qui ont réellement participé aux Jeux Olympiques d’été de 1924 à Paris. Le premier a dû lutter contre l’antisémitisme, le second, protestant, défendre ses convictions religieuses. Le film a pris quelques libertés vis-à-vis de la réalité.
Dans la fiction, Liddell apprend, au moment d’embarquer pour la France, qu’il devra courir le 100 m un dimanche (ce que sa religion lui interdit). En réalité, la délégation olympique anglaise connaissait le calendrier de la compétition bien avant d’embarquer. C’est ce qui a permis à Liddell (et ce que le film ne montre pas) de s’entraîner avant les Jeux pour courir le 400 m et le 200 m. En revanche, la fiction rejoint le réel sur un point : Eric Liddell a bel et bien remporté la médaille d’or dans la 1re course en établissant un record olympique en 47″6′, et la médaille de bronze sur la seconde. Harold Abrahams, lui, s’est imposé sans problème sur 100 m, établissant un nouveau record du monde à 10″6.

Et aussi

Aux Jeux de Paris en 1900, l’équipe néerlandaise d’aviron perd son barreur la veille de la finale et doit choisir un remplaçant : les 2 rameurs optent pour un jeune Français d’une dizaine d’années qui remplace leur coéquipier au pied levé sur la Seine. Le trio remporte l’or olympique !

En 1912, le Tsar Nicolas II refuse de payer les billets retour de l’équipe de football de Russie, écrasée par l’Allemagne 16 buts à 0.

Le belge Victor Boin a été médaillé en water-polo (argent en 1908 et bronze en 1912), et en épée par équipes (argent en 1920). Il fut aussi le premier à lire le serment olympique dans l’histoire des JO, en 1920 à Anvers.

Aux JO de Pékin en 2008, la Britannique Rebecca Romero a remporté l’or olympique dans la poursuite dames en cyclisme sur piste. Fait exceptionnel : la jeune femme de 28 ans avait décroché l’argent dans un tout autre sport, l’aviron, avec le quatre de couple britannique aux JO d’Athènes 4 ans plus tôt.
L’Allemande de l’Est, Roswitha Krause, s’était illustrée en natation aux JO de Mexico 1968 et en handball aux JO de Montréal 1976 et de Moscou 1980.