A l’heure où le gouvernement se débat contre la multiplication des plans sociaux, le président socialiste de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, également à la tête du Stif, a passé un accord pour délocaliser ses plateformes téléphoniques vers le Maroc, menaçant plusieurs dizaines d’emplois en France.
Qu’est-ce que le Stif?
Le Stif est le syndicat des transports d’Ile-de-France. C’est un établissement public administratif, dont la mission est d’organiser et réguler les transports publics dans la région. Il est composé du conseil régional, et des huit conseils généraux de la région, Essonne, Hauts de Seine, Paris, Seine Saint Denis, Val d’Oise, Seine et Marne, Val de Marne et Yvelines. Depuis 2005, dans le cadre d’une réforme de décentralisation, l’Etat n’est plus au conseil d’administration du Stif, aujourd’hui présidé par Jean-Paul Huchon, à la tête du conseil général d’Ile-de-France.
Quelle est la décision du Président de la région IDF ?
Depuis 2006, la société Webhelp travaille pour le Stif, et ce jusqu’en 2014. Elle possède deux centres téléphoniques employant 80 personnes assurant les relations avec les clients ayant droit à des réductions ou à la gratuité des transports en Ile-de-France via un numéro azur. Ces centres sont situés à Saint-Avold (Moselle) et Fontenay-le-Comte (Vendée).
Or le Stif a décidé, à compter de février 2014, de s’associer à un autre prestataire, disposant d’une plate-forme téléphonique au Maroc.
Autrement dit, une délocalisation du centre téléphonique, vers un pays où le coût de la maison d’œuvre est nettement plus faible.
En conséquence, 80 emplois sont menacés sur le sol français.
Mauvais genre pour une instance dirigée par un socialiste, quand le gouvernement lutte contre les plans de restructuration.
Les conséquences d’une telle décision si le Stif dénonçait le contrat ?
Le Stif assure qu’il va « se pencher sur la question », tout en se défendant et en affirmant que « tous les critères du Code des marchés publics ont été respectés. » Autrement dit, il n’y aurait rien à faire.
Pourtant, le droit public prévoit des conditions de rétractation. En effet, bien que le marché public ait été attribué, l’administration, ici le Stif, peut décider d’une résiliation pour motif d’intérêt général.
Juridiquement, il resterait à prouver que la sauvegarde des 80 emplois menacés est bien un « motif d’intérêt général ». Les instruments juridiques pour revenir sur cette décision existent donc bel et bien.
Mais cela va coûter cher: s’il dénonce le marché, le Stif devra offrir un dédommagement important à l’entreprise avec laquelle l’accord avait été passé, payé par le contribuable de l’Ile de France, y inclus les Montmorencéens.
Au fait le Stif, cela ne vous rappelle pas les transports à Montmorency,
c’est vous .
… le Haut Parleur reviendra sur ce sujet.









