Les éthylotests obligatoires dans les voitures

La polémique sur les éthylotests obligatoires enfle

Les éthylotests sont désormais obligatoires dans les voitures… et ce n’est pas sans susciter de vives réactions. De quoi entraîner l’abandon rapide de cette nouvelle mesure ? D’ici au 1er novembre, il n’y a en tout cas aucune urgence à en acheter !

Depuis dimanche dernier, l’éthylotest est devenu un équipement obligatoire dans l’habitacle des voitures. L’article R234-7 du code de la Route stipule ainsi que tout conducteur de véhicules terrestres à moteur (sauf les deux ou trois roues ne dépassant pas 50 cm3) « doit justifier de la possession d’un éthylotest, non usagé, disponible immédiatement« , et de norme « NF ».

Mais cette obligation soulève de plus en plus de polémiques. Si bien que des rumeurs laisseraient entendre que la mesure pourrait être très vite abandonnée. Au moment même où les conducteurs s’affolent pour en trouver à acheter, avant les grands départs en vacances, la semaine prochaine !

Monopole:  la société française Contralco, leader européen sur le marché des jetables est l’une des deux seules sociétés à présenter des éthylotests chimiques homologués sur le marché. Un marché colossal pour une mesure qui n’aura que de faibles répercussions sur la sécurité routière, tempêtent en substance les associations sur ce secteur, y compris les plus répressives d’entre-elles.

Un marché de plus de 75 millions d’euros au bas mot !

« Le calcul est vite fait » : « 38 millions de voitures x 2 éthylotests à 1€ pièce = 76 millions d’euros garantis dès l’application du décret en juillet. » En réalité, un seul ballon est obligatoire, mais comme il s’agit d’être capable d’en présenter un neuf aux agents verbalisateurs en cas de contrôle, ce dispositif est très souvent acheté (voire vendu) par lot de deux. Et, potentiellement, le marché est encore bien plus grand puisque les conducteurs étrangers – notamment les frontaliers susceptibles de circuler régulièrement en France – sont également soumis à cette obligation.

C’est surtout que tous les spécialistes semblent s’accorder à penser que la mesure n’aura que peu d’impact sur les conducteurs visés, soit les sujets à risque, à l’origine d’accidents de la route car prêts à prendre le volant même après avoir trop bu. Ainsi, « les principaux utilisateurs de ces éthylotests (…) seront les conducteurs de bonne foi, alors que la population des consommateurs d’alcool visée par ces tests ne les utilisera pas ou dans de mauvaises conditions« .

Une mesure inefficace

Dans un communiqué daté du samedi 23 juin, elle ajoute que même le président de la République François Hollande avait, dans une lettre envoyée à l’association durant la campagne présidentielle, émis des « réserves sur la fiabilité des éthylotests chimiques » et rappelé que « la très grande majorité des accidents est le fait de conducteurs qui savent être au-dessus de la limite légale« … De quoi sérieusement douter de la pérennité de la mesure ! Et force est de constater que le précédent gouvernement a pris de manière bien hâtive cette décision, notamment poussée par une association de lobbyistes, I-Test, dont le président officie précisément chez Contralco. En fait, comme l’analyse Le Canard Enchaîné, mercredi 20 juin, après « la valse-hésitation de Guéant sur les panneaux avertisseurs de radars, l’occasion était trop belle d’annoncer une mesure qui ne coûte pas un rond à l’Etat« . Les décisions tiennent à peu de chose parfois…

Même si les éthylotests sont obligatoires depuis ce 1er juillet, aucun PV (à 11€) ne sera dressé aux contrevenants avant le 1ernovembre ! Il n’y a donc vraiment aucune urgence à courir partout pour en trouver. Surtout que de grandes opérations de distribution d’éthylotests gratuits (par les assureurs, sociétés d’autoroutes, organisateurs de festivals…) seraient prévues pour accompagner les conducteurs – notamment vacanciers – durant toute la période estivale. Alors pas de panique, et partez sereins !

Leurs couts 

– Les éthylotests à usage unique – même normés (NF) – ont un coût faible, variant à l’unité de 0,50 à 1,50 euros. Mais, attention, ces éthylotests ont une date de péremption d’un an, il faut donc penser à bien les renouveler en cas de non utilisation. Et mieux vaut en avoir plusieurs dans sa boîte à gants pour se sentir vraiment à l’aise le jour J. En cas de test positif, il en faut en effet au moins un autre pour pouvoir renouveler le dépistage un peu plus tard ou le proposer à un coéquipier… Et encore un autre, si le deuxième test vire de nouveau au rouge ! Cela peut durer longtemps, après une grosse fête arrosée.

– Les éthylotests électroniques sont beaucoup plus chers. Les entrées de gamme commencent aux alentours de 100 euros, mais rares sont ceux alors qui bénéficient de la marque NF, fortement recommandée pour espérer un produit fiable. Pour des produits aux normes, il faut souvent compter plus du double, voire le triple. En plus de l’appareil en lui-même, il faut aussi rajouter le coût  » des embouts, normalement à usage unique, et autour de 20 centimes l’unité, ainsi que l’étalonnage annuel à 40 euros environ « . Mais, contrairement aux jetables ce matériel  » n’est pas périssable, beaucoup moins polluant sur le plan écologique,  » et bien entendu, on peut s’en servir plusieurs fois de suite.

Mais dans les deux cas, la mesure ne sera pas sûre à 100%, dans le sens où après un autodépistage négatif, il n’est pas assuré qu’un dépistage par les forces de l’ordre ne vire pas. Car, en matière d’alcoolémie, il y a les phases ascendante et descendante. Or dans la première période, le risque de pouvoir se faire verbaliser est bien réel. C’est pourquoi d’ailleurs, il est toujours conseillé de patienter au moins une demi-heure après le dernier verre pour se tester.

Et  leur fiabilité présente indéniablement des lacunes. Leur mesure n’est jamais sûre à 100%. Après un auto-dépistage négatif, il n’est pas assuré qu’un dépistage par les forces de l’ordre ne vire pas. Car, en matière d’alcoolémie, il y a les phases ascendante et descendante. Or dans la première période, le risque de pouvoir se faire verbaliser est bien réel !

De toute façon, la lecture de la limite entre le vert et le jaune serait bien délicate la nuit, au moment où les auto-dépisteurs seraient les plus enclins à s’en servir et à en avoir besoin. Enfin, ces produits chimiques ne résisteraient pas non plus aux fortes variations de températures, pourtant courantes dans une voiture…

Et pour finir, au vert je passe … NON .

S’il tourne à la couleur verte, ne pensez pas être en état de conduire … car vert signifie je m’arrête de conduire, car je suis en état d’alcoolémie supérieure à la norme.

Les sanctions

Si le taux relevé est compris entre 0,5 et 0,8g/l de sang (ou 0,25 et 0,40 mg/l d’air expiré), les sanctions encourues sont une amende de 135 euros au taux forfaitaire, et six points de retrait sur son permis de conduire, en plus de l’immobilisation du véhicule et une suspension de permis. Au-delà de 0,8g/l de sang, c’est un délit, réprimé par le retrait du même nombre de points, une peine d’emprisonnement qui peut aller jusqu’à deux ans et une amende de 4.500 euros. En plus de peines complémentaires comme l’annulation du permis et, très prochainement, l’obligation d’installer un éthylotest anti-démarrage (EAD) sur son véhicule. Un arrêté du ministre chargé des Transports doit encore être publié au Journal Officiel pour que cette dernière punition puisse être éventuellement appliquée, ce qui ne devrait désormais pas intervenir avant l’année prochaine. Mais il devrait s’agir d’un matériel à louer pour un peu moins de 200 euros par mois.

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