Réformer le bac : silence, on planche !

« Supprimer le bac pour sauver le savoir. » La formule a fait son chemin jusque dans les commentaires, lesquels dénoncent presque à l’unisson un baccalauréat définitivement en perte de vitesse. L’affaire n’est pas nouvelle.

Dans ses Cahiers, Paul Valéry évoquait avec aigreur un « certificat […] qui atteste […] que le jeune Untel ne sait absolument rien faire ». Au détriment de l’essentiel : le savoir.

Aujourd’hui, le ton est las… et acerbe : « La tendance, c’est plutôt : supprimons le savoir pour sauver le bac ! ».

Du bachotage, rien que du bachotage

Parce que la multiplication des filières et des options semble vaine, le fameux diplôme s’incarne alors dans les esprits comme le patient à l’épreuve de l’acharnement thérapeutique.

D’ailleurs, avec presque 86 % de taux de réussite, certains comprennent mal qu’il puisse encore être si difficile à obtenir. Là est bien le problème. Il « suffirait » de « bachoter » à la dernière minute pour le décrocher, alors que dans les années soixante « le pourcentage de reçus au bac tournait autour de 60 % ». Le nombre de bacheliers augmentent chaque année, mais, ils sont de moins en moins bien préparés pour la suite de leurs études : « Le baccalauréat se traduit malheureusement par des échecs dès l’arrivée dans le supérieur, où la sélection est rude. »

Le contrôle continu : la solution ?

La question : comment revaloriser ce diplôme alors que sa qualité et sa crédibilité sont en berne ?

« Restaurer le niveau d’études du bac » pour qu’il redevienne ce qu’il était lors de sa création, un « diplôme d’élite ». Ailleurs, à l’instar des 85 % de Français interrogés par un journal du week-endd’autres plébiscitent la solution choisie par nos voisins allemands et misent sur le contrôle continu, jugé plus juste, plus exigeant, et surtout plus représentatif du niveau des élèves. « Une moyenne d’une quarantaine de notes est elle plus significative que la note unique du bac ? ».

Un vecteur d’inégalités

Un contrôle continu ? La belle affaire ! La proposition est loin de faire l’unanimité dans les commentaires. Puisqu’il est le même pour tous au niveau national, supprimer cet examen ne ferait qu’accroître les inégalités qui existent entre les lycées…, voire entre les classes, car « le système de notation et d’évaluation peut varier totalement d’un prof à un autre ».

Le bachelier traverse les générations

Attaqué de toutes parts, le baccalauréat n’est pourtant pas la seule cible. Au-delà de l’examen en lui-même, c’est, in fine, le niveau des études secondaires qui est décrié. Elles ne serviraient qu’à « préparer un diplôme », mais certainement pas « à acquérir des connaissances utiles pour la carrière professionnelle ».

Le réquisitoire est d’autant plus sévère que le bac fait partie du patrimoine national. Un peu plus de deux cents ans après sa création, parce qu’il lie les générations, parce qu’il est « quelque chose qu’on a tous en commun », le baccalauréat, vaille que vaille, ne semble pas condamné à tristement s’éteindre sur un hors sujet.

 

 

Et puis, murmure-t-on dans nos colonnes, il faut parfois faire fi du latin : certaines carrières n’ont pas toutes attendu la « baie de laurier » pour devenir grandes…

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